Ce mois d’octobre dédié à la consommation locale, célèbre le travail des artisans et producteurs « Made in Togo ». C’est également l’occasion pour la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale de mettre en avant les actions engagées pour promouvoir les produits locaux et d’encourager les Togolais à privilégier le « Consommer local ».
Depuis 2020, octobre est le mois de la consommation locale dans les États membres de l’UEMOA. « Nous intensifions pour l’occasion les actions de promotion de la consommation des produits locaux », explique Rose Kayi Mivedor-Sambiani, ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, « des actions, précise-elle encore, qui viennent en complément à celles entreprises tout au long de l’année. »
Octobre de « consommer local » au Togo
Durant ce mois, des échanges stimulants, des ateliers thématiques, des réflexions, des visites d’entreprises et des expositions sont organisées. Le public a l’occasion de découvrir le savoir-faire des artisans et inventeurs togolais.
Ce sera un mois de dialogue entre les acteurs concernés et le public sur les défis liés à la promotion de la consommation locale. Les quatre dernières éditions ont permis d’identifier certains défis majeurs à relever.
Des défis ciblés et des réformes en cours
« Ces éditions ont été l’occasion pour le gouvernement et les acteurs de prendre conscience des principaux besoins des promoteurs et des consommateurs en termes de traçabilité des produits, de qualité, de normes et de packaging, ainsi que de renforcement des capacités des acteurs et de maîtrise du coût des facteurs de production.», explique Mme Mivedor-Sambiani.
Dans le secteur agro-alimentaire, qui est au cœur de la consommation locale, les principaux défis incluent la disponibilité des matières premières. C’est pourquoi le renforcement de la production agricole devient crucial et constitue une priorité inscrite dans l’action gouvernementale.
Parmi les autres défis, on trouve le respect des normes de qualité et le renforcement des capacités des acteurs du secteur. D’autres obstacles concernent l’emballage et les coûts de production. Selon les explications de la ministre, ces contraintes, qui entravent la promotion de la consommation locale, ont été mises en étude dans les préoccupations du gouvernement.
Ainsi, « les quatre premières éditions étaient l’occasion d’engager des réformes dans le cadre de la mise en œuvre par le gouvernement de la grande vision du chef de l’État, axée sur le développement économique à travers la promotion de la consommation locale, déclinée dans la feuille de route gouvernementale 2020-2025 », ajoute la ministre.
Cette politique a déjà un impact positif sur les promoteurs de produits locaux, comme le démontrent de nombreux entrepreneurs, dont certains ont enregistré une augmentation de 40 % de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019.
L’une des premières actions réalisées est la circulaire signée par la Première ministre, Victoire Dogbé, quelques jours après le début de sa mission en 2020, qui invite les administrations et les entreprises privées à privilégier les produits locaux, notamment lors des fêtes et diverses cérémonies.
« L’application de la lettre circulaire N° 002/20/PM/CAB du 07 octobre 2020 de Madame le Premier ministre, invitant les institutions privées et publiques à s’approvisionner en biens et services d’origine locale, a permis à des sociétés d’étendre leur réseau de distribution à l’intérieur du pays tout comme à l’étranger, induisant ainsi une augmentation de la main-d’œuvre », témoigne Rose Kayi Mivedor-Sambiani.
Le thème national de la 5ème édition
Pour cette cinquième édition, le thème retenu est : « Développement du tissu industriel pour une consommation locale dynamique et durable : enjeux et défis ».
« Ce thème s’inspire en effet de celui retenu par la Commission de l’UEMOA pour les huit membres, portant sur : « Consommer local, un levier de développement industriel, de compétitivité et de résilience des économies de l’UEMOA », et cadre parfaitement avec la feuille de route gouvernementale 2020-2025 », explique la ministre.
La consommation locale dépend d’une production locale de qualité, capable de répondre aux besoins des consommateurs. Le ministère souligne que ce choix est également motivé par les perturbations du commerce mondial observées depuis la crise sanitaire de 2019, notamment les ruptures de chaînes d’approvisionnement, qui ont mis en lumière l’importance de la production locale.
À la suite de cette crise, des pays ayant délocalisé leurs activités ont décidé de rapatrier leurs sites de production. De plus, face aux chocs économiques successifs et à l’inflation actuelle, il est impératif de repenser la stratégie et de renforcer le tissu industriel du Togo pour mieux répondre aux besoins locaux.
Pourquoi consommer local ?
Consommer local répond à plusieurs engagements patriotiques que les Togolais doivent collectivement relever : un engagement envers nos producteurs, nos PME/PMI, notre communauté, notre économie, notre jeunesse, mais aussi envers notre environnement et notre culture. C’est surtout un élément-clé pour la création de richesse et d’emplois pour notre pays.
« J’invite la population à privilégier la consommation de nos produits locaux, que ce soit les denrées alimentaires, les cosmétiques, les textiles ou les produits artisanaux, afin d’encourager les entrepreneurs togolais et de créer de l’emploi et de la richesse pour les jeunes et les femmes », exhorte la ministre.
Lorsque l’on parle de consommer local, on pense souvent aux denrées alimentaires. Mais au-delà, il s’agit aussi de soutenir les grands champions locaux, ainsi que le soutien à des secteurs comme le tourisme domestique.
Pour la ministre, la délocalisation à Kpalimé de l’édition 2024 du mois de « Consommer local » permettra aux participants de découvrir et d’apprécier la diversité culturelle de la localité, marquée par la valorisation du savoir-faire du terroir à travers la gastronomie, l’artisanat, etc.
Cela permettra, selon la ministre, de mettre en lumière cette ville et de promouvoir la consommation locale au-delà de la gastronomie et de la production artistique, en incluant également le tourisme local et les entreprises industrielles qui y sont implantées.