
Le gouvernement s’engage-t-il dans une réforme de l’enseignement des sciences, nécessaire pour atteindre les objectifs de développement du pays ? Certaines de ses actions convergent dans cette direction. Quelques jours avant la rentrée, le ministre Professeur Kokoroko a donné au corps professoral des orientations de nature à faciliter la réalisation des travaux pratiques en sciences expérimentales, à dynamiser les clubs scientifiques et à organiser des journées scientifiques dans les écoles durant l’année académique 2024-2025.
Les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) offrent des perspectives vertigineuses. La réforme de l’enseignement des sciences est donc une priorité pour le Togo, car elle permettra de mieux former les apprenants, de s’engager efficacement et rester compétitif dans la course à l’émergence.
Le Professeur Komla Dodzi Kokoroko, ministre des Enseignements primaire et secondaire, a récemment mis en place des mesures visant à rendre l’enseignement des sciences pratique et plus efficace. Il a précisé, dans une note adressée au corps enseignant, que « les sciences expérimentales étant pour l’essentiel, des sciences empiriques, les manipulations constituent un déterminant majeur d’apprentissage dans ces disciplines ».
Le ministre a également précisé que «l’expérimentation en cours de sciences a pour conséquence de faciliter l’assimilation des savoirs et des processus, de démystifier les domaines scientifiques». Il ajoute que « la pratique en sciences permet donc de sortir les apprenants de leur connaissance abstraite et insipide, d’aiguiser leur intérêt pour les sciences et de stimuler davantage leur motivation.».
Une priorité du gouvernement
Dans le cadre de sa feuille de route 2020-2025, le gouvernement togolais s’engage à encourager l’orientation des apprenants vers les formations scientifiques. Le ministre a rappelé que du matériel scientifique a été fourni à des établissements scolaires et que les enseignants ont été formés à une utilisation optimale de ces ressources pédagogiques.
Il a également promis que son ministère renforcerait les dispositifs existants en instaurant des tutoriels, et en créant des espaces d’exposition et d’échanges sur les pratiques et les réalisations des enseignants et des élèves.
Des activités à mener
Dans une note circulaire adressée au corps enseignant du secondaire, le ministre a donné des indications sur l’organisation des travaux pratiques et des journées scientifiques, ainsi que sur la dynamisation des clubs scientifiques. Cela implique l’élaboration d’un calendrier de partage des ressources matérielles pour favoriser la mutualisation du matériel de laboratoire et d’expérimentation, des guides, des manuels, des protocoles expérimentaux et des fiches modèles, ainsi que l’encadrement par l’ enseignant et le suivi des travaux pratiques par l’inspecteur.
Il invite chaque enseignant de sciences expérimentales à réaliser au moins deux séances de travaux pratiques avec ses élèves pendant les heures de cours dans le mois. Toutefois, le ministre met en garde sur le fait que l’enseignant doit prendre toutes les mesures de sécurité lors des manipulations. «Les manipulations qui peuvent présenter des dangers doivent faire uniquement l’objet de démonstration et se dérouler dans un cadre sécurisé », conseille-t-il. Ces travaux pratiques (TP), qui porteront sur les thèmes au programme, ont pour finalité de développer des compétences attendues et feront l’objet d’évaluations pratiques en classe.
« Dans le contexte de l’approche par les compétences (APC), qui suppose une co-construction du savoir, les manipulations doivent être réalisées par les apprenants eux-mêmes (répartis en petits groupes ou individuellement selon les conditions) sous la supervision de l’enseignant », précise le ministre.
Étant donné que chaque établissement scolaire du secondaire dispose d’un club scientifique, le Professeur Kokoroko rappelle que « les clubs scientifiques sont les lieux de compilation des compétences pratiques développées lors des manipulations de TP ». Il souligne que « ces clubs constituent un cadre pour l’acquisition et l’affinement des compétences techniques et scientifiques diverses ainsi que la réalisation de projets éducatifs à fort intérêt scientifique et d’impact socio-environnemental ».
Pour conclure, le ministre demande à chaque établissement du secondaire d’organiser des journées scientifiques durant lesquelles les élèves exposent les compétences acquises ou développées. « Plusieurs établissements scolaires peuvent organiser conjointement leur journée scientifique », explique-t-il. Il souhaite également que des expositions et des compétitions soient organisées afin de mettre en valeur le génie des apprenants.